
Un médecin à la rescousse

La ville compte en moyenne 3 médecins pour… 10 000 habitants. Face à cette pénurie, l’hôpital de Corbeil-Essonnes a détaché l’un de ses praticiens. Une première dans la région.
Un nouveau médecin généraliste s’installe à Grigny ! Un événement dans une commune qui compte en moyenne seulement 3 praticiens pour 10 000 habitants. Ahmed Zoubir, le docteur attendu avec impatience, est salarié du Centre hospitalier Sud francilien (CHSF) de Corbeil- Essonnes. Trois fois par semaine, il sera détaché pour exercer dans la ville. Ce projet expérimental, une première en Ile-de-France, a été concrétisé il y a quelques jours lors de la signature du protocole avec l’Agence régionale de santé (ARS). « Nous sommes très sensibles aux disparités dans l’accès à la prévention et aux soins, assure Thierry Schmidt, le directeur du CHSF. Nous avons donc recruté un médecin qui interviendra dans le cadre de son activité hospitalière hors les murs. »
Des consultations dès le 9 janvier
Les consultations seront lancées dès le 9 janvier par un premier praticien en attendant qu’Ahmed Zoubir se libère de ses obligations. Ce médecin polyvalent exercera, dès mars, 60 % de son temps dans un local situé au premier étage du bâtiment communal de la Ferme-Neuve, situé rue Rol-Tanguy, entre les quartiers de la Grande Borne et de Grigny 2.
Les 40 % restants, il travaillera au sein de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Galignani, situé à Corbeil-Essonnes et géré par le CHSF. « Lorsqu’on m’a parlé de ce projet, j’ai aussitôt proposé ma candidature, indique Ahmed Zoubir. Cela faisait un moment que je voulais ouvrir mon cabinet médical. C’était une belle opportunité. J’ai longtemps travaillé dans des quartiers prioritaires, je connais bien la population qui y vit. »
Une secrétaire, employée de la mairie de Grigny et formée à l’hôpital, sera présente à ses côtés. « Le tarif des consultations, ouvertes à tous, sera de secteur 1, soit 23 € », indique Mohamed Djedai, directeur adjoint chargé des affaires générales au CHSF.
Cette implantation permettra de diminuer le manque de généralistes dans la commune. « Il y a deux fois plus de grossesse à risque ici qu’ailleurs », note Vincent Léna, délégué du gouvernement pour la Ville de Grigny. « C’est l’un des seuls territoires en France où l’espérance de vie diminue, poursuit Philippe Rio, le maire (PCF). Il est primordial d’assurer une offre de soin et de prendre en compte la question de la prévention, notamment autour des dépistages. » Un numéro de téléphone sera prochainement mis en place pour joindre le cabinet. Le CHSF souhaite également recruter un second praticien pour assurer une présence en continu.
Le Parisien